Dans ce texte d’István Örkény, le cœur aussi lourd que sa valise, un jeune homme, appelé pour se battre en Hongrie, s’apprête à quitter Paris.
Magyar szöveg
A kofferem nehéz volt, de azért lecipeltem a Rue des Ecoles-ig. Ott fogtam egy taxit.
-A Gare de l’Est-re – mondtam a sofőrnek.
Még volt időm. A vasútnál rossz lett volna várni.
– Én most hazautazom – mondtam a sofőrnek. – Nem iszik velem egy búcsúpoharat?
– Nekem csak fél gyomrom van – mondta a sofőr.
– Egy pohár fehér bor azért nem árthat.
– Tudok egy helyet – mondta a sofőr.
Koccintottunk, felhajtottuk a bort. Ő is rendelt egy rundót. Mialatt vártunk, megkérdezte:
– Hová utazik?
– Budapestre.
– Milyen ország az?
– Magyarország.
– A németek mellett vagy a németek ellen?
– A németek mellett.
– Nem ideális – mondta.
– Egy csöppet sem – mondtam.
A tulajdonos odahozta a bort.
– A minisztereket kéne kiküldeni a frontra – mondta a sofőr egy kis tűnődés után.
– Bizony – mondtam. – Akkor meggondolnák. Fizettünk, elindultunk. A Gare de l’Est lépcsőin
ő vitte fel a kofferemet. Aztán kezet nyújtott.
– Engem a gyomrom miatt kiszuperáltak – mondta.
– Nagy szerencse – mondtam.
– Magának nincs valami betegsége?
– Nekem nincs.
– Nem baj – vigasztalt. – Két hónap alatt meg-verjük a németeket.
– Hát, remélem.
– Talán még látjuk egymást egyszer – mondta.
– El se bírom hinni – mondtam.
– Akkor megint iszunk egy pohárral – mondta.
– Azt elhiszem – mondtam.
– A viszontlátásra – mondta.
– A viszontlátásra.
Traduction française
Bien qu’elle fût lourde, j’ai quand même descendu ma valise jusqu’à la rue des Écoles. Là, j’ai pris un taxi.
– À la gare de l’Est, dis-je au chauffeur.
Il me restait du temps. À la gare, un longue attente aurait été difficile.
– Je rentre chez moi, dis-je au chauffeur. Vous ne boiriez pas avec moi un dernier verre?
– Je n’ai qu’un estomac opéré, dit le chauffeur.
– Un seul verre de vin blanc ne peut pas faire de mal…
– Je connais un endroit, dit le chauffeur.
Nous avons trinqué et bu le vin. Il a, à son tour, offert une tournée. Pendant que nous attendions, il m’a demandé:
– Où partez-vous ?
– À Budapest.
– C’est dans quel pays ?
– La Hongrie.
– Avec l’Allemagne ou contre l’Allemagne ?
– Avec l’Allemagne.
– C’est pas l’idéal, dit-il.
– Même pas du tout, dis-je.
Le patron apporta le vin.
– Ce sont les ministres qu’il faudrait envoyer au front, dit le chauffeur après un moment de réflexion.
– En effet, dis-je. Ils y réfléchiraient à deux fois.
Nous avons payé, nous sommes partis. C’est lui qui a monté ma valise en haut des marches de la Gare de l’Est. Il m’a ensuite tendu la main.
– À cause de mon estomac, j’ai été réformé, dit-il.
– Quelle chance, dis-je.
– Vous n’auriez pas une quelconque maladie ?
– Non, moi je n’en ai pas.
– Pas grave, me consola-t-il.
– Dans deux mois, nous aurons battu les Allemands.
– Je l’espère bien.
– On se reverra peut-être un jour, dit-il.
– Je n’arrive même pas à y croire, dis-je.
– Alors nous prendrons à nouveau un verre, dit-il.
– Ça je veux bien y croire, dis-je.
– Au revoir, dit-il.
– Au revoir.
Traduit par Alexandre Cipriani