L’indépendance de la Hongrie par Vincent Cipriani

L’INDÉPENDANCE DE LA HONGRIE

Le Royaume de Hongrie naît officiellement en 1001 : Szent István (connu aussi en tant que Saint Étienne) est couronné roi de Hongrie, ce qui marque la naissance d’un État et sa christianisation. Mais encore fallait-il transformer ce territoire, exposé aux menaces ottomane, à la convoitise autrichienne, germanique et russe, en un pays : la Hongrie. Je vais donc retracer cette histoire, marquée surtout par une obsession : l’indépendance, et la liberté.

Jusqu’en 1526, plusieurs rois se sont succédés, issus notamment de la Maison du Luxembourg (dont Zsigmond, Sigismond), des Habsbourg, des Hunyadi, et dans les années 1490, se mettent notamment en place des mesures destinées à poursuivre la lutte contre les Ottomans. En effet, la conquête de l’Europe Centrale par les Turcs a déjà réellement commencé, dès la fin du XIV siècle..

La domination Ottomane

Outragé par une insulte diplomatique, Soliman le Magnifique (1520 – 1566) n’hésita pas à attaquer le faible royaume de Hongrie et lui infligea une lourde défaite sur le champ de Mohács, en 1526. Cette bataille de Mohács est entrée dans l’histoire comme la plus grande tragédie nationale de l’histoire de la Hongrie. À sa suite, la Hongrie a été coupée en trois pendant 150 ans. Au milieu, sur la Grande Plaine, et à Buda, s’installe l’Empire ottoman. La Transylvanie devient principauté vassale de la Sublime Porte qui lui laisse, toutefois, une relative autonomie. Au nord et en Transdanubie occidentale, le royaume subsiste sous la couronne des Habsbourg.

Soliman continue ses conquêtes, notamment sur le territoire du Royaume de Hongrie, jusqu’en 1566, lorsqu’il meurt pendant le siège de l’actuelle ville de Szeged, et les Turcs battent en retraite. La paix est signée en 1568 à Andrinople entre l’empire ottoman et Maximilien II d’Autriche. La Hongrie reste partagée entre l’empereur, la Transylvanie et les Ottomans.

Dans les années 1570, la couronne du Royaume de Hongrie est disputé par deux prétendants : Maximilien II de Habsbourg qui régnait sur la Hongrie royale et Jean-Sigismond Zápolya qui contrôlait l’Est du pays. Le conflit entre les deux hommes aboutit au Traité de Spire, qui donne aux Habsbourg une légitimité sur la Hongrie. (Selon les termes du traité, Maximilien II reconnaît Jean-Sigismond comme « Prince de Transylvanie » et en contre-partie Jean-Sigismond renonce à son titre de roi de Hongrie et reconnaît Maximilien II comme roi de Hongrie et suzerain de sa principauté.)

Dans les années 1680, la reconquête de Buda et du pays approche : la délivrance de Vienne à la bataille de Kahlenberg en 1683 en est la première étape. Buda sera libéré en 1686.

La chrétienté célèbre la libération symbolique de Buda, mais la guerre n’en est pas finie pour autant. Pendant deux décennies, chaque ville, chaque fort doit être repris, jusqu’à ce que les ottomans quittent le pays et signent la paix en 1699.

Le bilan démographique des deux siècles de ravages est assez controversé, mais selon la plupart des historiens, le dépeuplement aurait été proprement catastrophique : une perte sèche d’un million d’habitants.

Alors, tandis qu’à Versailles, Louis XIV est à son apogée, en Hongrie, libérée mais soumise à Vienne, après plus d’un siècle et demi – 173 années exactement – d’occupation ottomane, une nouvelle épreuve attend le pays: une insurrection est sur le point d’éclater.

RÁKÓCZI

L’insurrection du Prince Ràkòczi, futur Ferenc Ràkòczi II, élu roi de Hongrie en 1704, préparée depuis 1700, mise en route en 1703 et terminée en 1711, a sans doute eu pour origine l’absolutisme de Léopold Ier, empereur Habsbourg, ainsi que les exactions de toutes sortes subies par la population.

Ràkòczi compte avant tout sur l’aide de Louis XIV, qui a auparavant appuyé les mouvements des forces armées anti-Habsbourg. Dès 1703, l’alliance avec la France devient la pierre angulaire de la politique de Ràkoczi. Pour la France, prise dans la guerre de Succession d’Espagne (1701-1716), cette insurrection dans le dos des Habsbourg pourrait être une aide précieuse. De fait, Louis XIV accorde à Ràkòczi un subside annuel de 50 000 livres, sur le budget militaire français. En revanche, le roi de France esquive toute possible alliance avec la Hongrie, bien qu’en 1707, à sa demande, Ràkòczi ait fait proclamer la déchéance de la Maison d’Autriche. Il le fait après l’échec de tractations avec l’empereur Habsbourg, tout en étant conscient qu’il ne pouvait pas compter sur l’appui militaire de la France. Malgré ce constat, Ràkòczi poursuit la guerre des années durant, jusqu’en 1711, et garde toute son estime pour Louis XIV, qui le lui rendra même au-delà de l’insurrection : le prince exilé sera bien reçu à Versailles.

Ràkòczi indique avoir pris la direction de l’insurrection par la volonté de Dieu, et par « le désir de la Liberté dans les cœurs de la Jeunesse » et pour « apprendre aux Rois de la Maison d’Autriche que la Nation Hongroise ne pouvait être conduite par une crainte servile, mais qu’elle supportait volontiers le joug de l’amour paternel ».

Pour comble de malheurs pour Ràkòczi, Louis XIV fait connaître en 1709 son intention de conclure la paix avec les Habsbourg. L’empereur Joseph Ier, qui cherche la réconciliation avec les Hongrois, accorde en 1711 l’amnistie totale : en un mot, le rééquilibrage des intérêts à tous les échelons. L’insurrection du Prince Ràkòczi peut alors être vue comme une cause perdue… Certains historiens affirment que Ràkòczi a été le plus naïf, et Louis XIV le plus calculateur.

Révolution fin XVIII

Surestimée ou non, l’influence des Lumières et de la Révolution n’a pas été négligeable en Hongrie : une petite minorité de l’opinion publique a été séduite par la Révolution. (On retrouve beaucoup d’écrits véhiculant des idées révolutionnaires : par exemple, le poète républicain Batsànyi Jànos avait salué les « revirements en France » dans un poème violemment anti-féodal :

« Et vous, bourreaux de serf, vous dont la raison d’être

Est de faite couler le sang dans vos pays,

Ouvrez plutôt les yeux, vous verrez apparaître,

Le destin que pour vous on écrit à Paris. »)

En réalité, la conspiration jacobine se fera pas en Hongrie.

Jusqu’au congrès de Vienne de 1815, la politique extérieure de l’Autriche et de son ambassadeur à Paris, Metternich, cherche avant tout à endiguer la France pour préserver les royaumes et provinces des Habsbourg. L’Autriche subit défaite après défaite : elle a perdu ses possessions en Italie, en Allemagne, puis en Croatie et jusqu’en Galicie, et elle sort perdante de toutes les batailles importantes : Ulm, Austerlitz, Wagram… La Hongrie contribue aux efforts de guerre autrichiens, et s’insurge contre l’empereur des Français, qui aurait pourtant voulu, sans succès, retourner les Hongrois contre Vienne. Dans une proclamation, Napoléon exhorte les Hongrois à recouvrer leur indépendance nationale, faisant appel à leurs « illustre et ancienne origine », à leur Constitution et à leurs libertés – au pluriel. Il leur promet aussi « la paix éternelle, des relations de commerce et une indépendance assurée ». En un mot, le rétablissement de la vieille Hongrie de la nation nobiliaire.

La vague révolutionnaire balaye l’Europe en 1848 : c’est le « printemps des peuples ». Après Palermo et Napoli, la révolution éclate à Paris le 23 février. Le 13 mars, l’Autriche entre dans la tourmente : la révolution viennoise chasse Metternich du pouvoir et contraint l’empereur Ferdinand V à promettre à l’Autriche liberté de presse et Constitution. L’Italie et l’Allemagne ne tardent pas à s’enflammer, mais plus directement, ce sont les révolutions parisiennes et viennoises qui mettent le feu aux poudres en Hongrie. Toutefois, la révolution hongroise se déroule sans effusion de sang ; c’est une « révolution légale ».

Les principaux acteurs de cette révolution furent Kossuth Lajos, journaliste, et président-gouverneur de Hongrie ; István Széchényi, fondateur du Musée national et de la Bibliothèque nationale qui porte son nom, il était à la fois admiré par Kossuth et était son adversaire, et fut surnommé « le plus grand des hongrois ». L’échec de la guerre d’indépendance le plongea dans une dépression. Il fut hanté par l’idée du dépérissement de la nation, et fut interné à un asile.

Porté par l’enthousiasme de quelques groupes de jeunes intellectuels, la « révolution romantique » du peuple de Pest marque de son empreinte 6 mois de transformations politiques révolutionnaires ainsi que la guerre de libération nationale qui s’ensuivra de septembre 1848 à août 1849.

Le 14 mars, les jeunes de Pest passent à l’action. Le poète Petöfi Sàndor, âgé de 25 ans, rédige alors le célèbre et flamboyant Nemzeti dal (Chant national), et le clameà l’issue de manifestations devant le Musée national Hongrois.

Talpra magyar, hí a haza!
Itt az idő, most vagy soha!
Rabok legyünk, vagy szabadok?
Ez a kérdés, válasszatok! –
A magyarok istenére
Esküszünk,
Esküszünk, hogy rabok tovább
Nem leszünk!

Rabok voltunk mostanáig,
Kárhozottak ősapáink,
Kik szabadon éltek-haltak,
Szolgaföldben nem nyughatnak.
A magyarok istenére
Esküszünk,
Esküszünk, hogy rabok tovább
Nem leszünk!

Sehonnai bitang ember,
Ki most, ha kell, halni nem mer,
Kinek drágább rongy élete,
Mint a haza becsülete.
A magyarok istenére
Esküszünk,
Esküszünk, hogy rabok tovább
Nem leszünk!

Fényesebb a láncnál a kard,
Jobban ékesíti a kart,
És mi mégis láncot hordunk!
Ide veled, régi kardunk!
A magyarok istenére
Esküszünk,
Esküszünk, hogy rabok tovább
Nem leszünk!

A magyar név megint szép lesz,
Méltó régi nagy hiréhez;
Mit rákentek a századok,
Lemossuk a gyalázatot!
A magyarok istenére
Esküszünk,
Esküszünk, hogy rabok tovább
Nem leszünk!

Hol sírjaink domborulnak,
Unokáink leborulnak,
És áldó imádság mellett
Mondják el szent neveinket.
A magyarok istenére
Esküszünk,
Esküszünk, hogy rabok tovább
Nem leszünk!
Debout, Hongrois, la patrie nous appelle !
C’est l’heure : à présent ou jamais !
Serons-nous esclaves ou libres ?
Voilà le seul choix : décidez !
De par le dieu des Hongrois nous jurons,
Oui, nous jurons,
Que jamais plus esclaves
Nous ne serons !

Jusqu’à présent, esclaves nous le fûmes
Et nos ancêtres sont damnés :
Qui libre vécut et mourut,
Ne peut dormir en terre serve.
De par le dieu des Hongrois nous jurons,
Oui, nous jurons,
Que jamais plus esclaves
Nous ne serons !

Homme de rien, celui qui n’ose pas
Risquer la mort quand il le faut,
À qui sa pauvre vie importe
Plus que l’honneur de la patrie.
De par le dieu des Hongrois nous jurons,
Oui, nous jurons,
Que jamais plus esclaves
Nous ne serons !

Plus éclatant la sabre que les chaînes
Et il orne bien mieux le bras !
Et pourtant nous portons des chaînes.
Nos vieux sabres, rendez-les nous !
De par le dieu des Hongrois nous jurons,
Oui, nous jurons,
Que jamais plus esclaves
Nous ne serons !

Hongrois, ce nom sera beau de nouveau,
Digne de son renom d’antan.
Nous le laverons de la honte
Dont les siècles l’ont recouvert.
De par le dieu des Hongrois nous jurons,
Oui, nous jurons,
Que jamais plus esclaves
Nous ne serons !

Là où plus tard s’élèveront nos tombes
Nos petits-fils s’inclineront
Et récitant une prière
Ils rediront nos noms sacrés.
De par le dieu des Hongrois nous jurons,
Oui, nous jurons,
Que jamais plus esclaves
Nous ne serons !

Le lendemain, les jeunes révolutionnaires, escortés par une foule grandissante, font imprimer ce poème et les « 12 points », sans l’autorisation de la censure. Les « 12 points », résumé de la politique de Kossuth, expriment la volonté de la nation : liberté de presse, suppression de la censure, ministère responsable et Assemblée nationale à Budapest, égalité de droits civiques et religieuse, contribution égale de tous aux charges publiques, suppression des redevances seigneuriales, Banque nationale, forces armées nationales, libération des prisonniers politiques, réformes judiciaires, union avec la Transylvanie.

Les principales revendications nationales ont obtenu gain de cause : cela équivaut à la victoire d’une révolution en toute légalité. L’Autriche accepte donc la formation du Gouvernement Hongrois, sous la présidence du Comte Batthyàny Lajos, et dont le cabinet comprend notamment Deàk Ferenc, Kossuth et Széchényi.

Cela dit, peu à peu, le gouvernement autrichien tente de revenir sur les concessions politiques accordées alors qu’il se trouvait en position de faiblesse, et encourage le séparatisme Croate, ainsi que les autres mouvements des nationalités à l’intérieur de la Hongrie, afin de l’affaiblir. Face aux dangers, le gouvernement de Buda-Pest accélère de son côté les préparatifs de guerre : il organise l’armée nationale qui sera connue sous le nom de Honvédség (=armée de défense de la partie) ; la guerre éclata le 11 septembre 1848.

Le 13 avril 1849, Kossuth porte devant l’Assemblée nationale, réunie à huis-clos, la déclaration d’indépendance de l’État Hongrois et la proclamation de la déchéance de la Maison Habsbourg-Lorraine, accusée de parjure et de perfidie. La loi est votée à l’unanimité, et Kossuth est élu président-gouverneur.

1849-1919

Pendant 70 ans, la Hongrie sera liée à l’Autriche plus étroitement qu’elle ne l’a jamais été. Au fur et à mesure de son affaiblissement sur la scène internationale, l’empereur François-Joseph évolue vers le compromis de 1867, qui crée la double monarchie Austro-hongroise. Cela crée un système d’État totalement neuf composé de deux unités constitutionnellement distinctes, mais unies sous le sceptre du souverain et comprenant des institutions gouvernementales communes pour certains domaines. Malgré certaines réactions hostiles, la classe politique et l’opinion hongroise trouvent pourtant dans le compromis davantage de satisfaction que de frustration. (mais ça n’a pas profité aux petites minorités nationales).

Lorsque le 28 juin 1914 Gavrilo Princip assassine François-Ferdinand, aucune des deux puissances ne se doute encore des conséquences de cet acte ; la Première guerre mondiale eut pour conséquence la fin de l’Empire et la séparation des deux États.

Le traité de Trianon (1920)

À la suite de la Première Guerre mondiale, le traité de Trianon a imposé à la Hongrie des conditions plus draconiennes qu’à l’Allemagne.

Trianon est parfois perçu de nos jours comme un traumatisme en Hongrie, et beaucoup de Hongrois considèrent encore ce traité comme un inique diktat. En effet, lors de la signature du traité, la Hongrie était dépourvue d’avocats pour défendre leur cause, et les 14 points de Wilson n’ont pas été respectés, voire faussés ; les revendications les plus extrêmes des petites minorités ont été prises en compte, sans considérer le droit des Magyar à disposer d’eux-mêmes. => La Hongrie perd ainsi les deux tiers de son territoire, passant de 330 000km2 avant la guerre à 90 000 km2 après la signature du traité. Le pays perd aussi son accès à la mer via la Croatie ; elle perd, de plus, la totalité de ses mines d’or, d’argent, de mercure, de cuivre et de sel, cinq de ses dix villes les plus peuplées et 65 % des forêts, ses voies ferrés, ses usines, ses canaux, ses minerais des fer, ses institutions bancaires et ses terres cultivables. Le traité a également pour conséquence de faire passer 3,3 millions de Hongrois sous domination étrangère.

Le 1er mars 1920, la république est abolie et la monarchie est rétablie, mais le roi Habsbourg n’est pas rappelé car on élit, pour le remplacer, un régent, Miklós Horthy. Le 5 novembre 1920, une loi proclame la déchéance définitive des Habsbourg, tout en conservant la monarchie comme forme officielle de gouvernement : la Hongrie devient donc un royaume sans monarque (d’où le titre de régent), conformément aux souhaits des Alliés.

Horthy s’allie avec l’Allemagne nazie dans les années 1930, dans l’espoir de revenir sur les pertes territoriales qui ont suivi la Première Guerre mondiale. La Hongrie est récompensée par Hitler par des territoires appartenant à la Tchécoslovaquie, à la Yougoslavie et à la Roumanie. Cependant, en octobre 1944, alarmé par le retour de la Roumanie dans le camp allié, Hitler remplace Horthy par le collaborateur hongrois Szálasi Ferenc, afin d’éviter que la Hongrie ne rejoigne elle aussi les Alliés, et la Hongrie est alors occupée par les Allemands.

La domination soviétique (1945-1990)

Après l’occupation allemande, la Hongrie tombe sous la « juridiction » de Staline, comme bon nombre de pays qui ont constitué le bloc de l’Est.

Le 23 octobre 1956, le peuple hongrois se soulève en une insurrection nationale. Une foule se réunit sous la statue de Petöfi, et un écrivain prend la parole et récite le poème de Petöfi Sàndor, Hajrà Magyarok !, qui avait donné le signal de la révolution de 1848. La foule est informée des revendications rédigées en 12 points, exactement comme du temps de Kossuth et Petöfi, parmi lesquels : l’indépendance nationale, le retrait des Russes, la tenue d’élections libres, Imre Nagy au pouvoir. Mais le pouvoir communiste interdit la manifestation, sans céder aux appels à la raison. Le cortège des manifestants grossit à chaque carrefour, traverse les villes, les ponts : on peut évaluer le nombre de manifestants à 300 000 (à l’échelle de Paris cela ferait 1,5 millions de protestataires) : c’est le début d’un soulèvement national. Pour la première fois dans un système communiste, une révolution est en cours pour en finir avec le régime.

Les Hongrois ont eu l’illusion de vivre en liberté pendant 150 heures, au soir du 28 octobre jusqu’à l’aube du 4 novembre 1956, aux premiers coups de cannon russes.

Le 4 novembre, des élections libres auraient dû avoir lieu, mais au petit matin, 2000 chars russes de l’Armée rouge envahissent le pays, dans « l’intention de renverser le gouvernement légal », comme le déclare le président du Conseil Hongrois lors de sa dernière allocution à la radio.

L’année 1989 reste mémorable, car tout l’ancien système communiste s’est écroulé.

Le 23 octobre 1989, une manifestation regroupant plus de 100 000 personnes réclame le droit de célébrer l’insurrection de 1956. La foule brandit le drapeau officiel hongrois — rouge, blanc, vert — mais dont les insignes communistes ont été soigneusement découpées. Il y eut l’annonce officielle du changement du nom du pays qui devient la République de Hongrie. L’adjectif « populaire » est abandonné, symboliquement, le jour de l’anniversaire de l’insurrection de 1956. Le président de l’Assemblée déclare : « Après tant d’années ce peuple mérite un peu de bonheur et d’abondance ». En 1990, on assiste aux premières élections libres, et en avril 1991, l’URSS accepte de retirer ses troupes de Hongrie.

Et enfin, la Hongrie est devenu un vrai pays, indépendant, libre, mais rappelons que l’histoire d’un pays n’a pas de conclusion, elle continue.

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